vendredi 25 février 2011

L'oiseau

Je l'ai vu partir dans le ciel, plus haut que mes pensées
Je me suis dit je dois faire ainsi.
Je suis un homme avec un passé enseveli, détruit  par les hommes à qui je l'avais offert. Sur ce qu'il en reste, ils ont posé une chape en silence de plomb.
A quelques mois de cela, j'avais observé longuement une ligne tracée dans un macadam. Elle m'intriguait. Au environ du centre se tenait incrusté une sorte de triangle métallique. Cette image me revient et me dit : voilà, pars maintenant. Tu as crié à l'aigu, passe et continue, ta voix devenue grave.

Vent me porte plus haut.

Il n'est nul besoin de longs discours aux simples vérités ; les mosimages à sortir de cette tôle, de ce carcan, de cette cage d'où je fus exclu n'ont plus à être de mon ressort.

Pourquoi briserais-je encore et encore mon coeur pour ces égarés, qui, ne connaissant que les armes, osent tuer la parole d'un autre pour des futilités non-dites, la regardent se faire assassiner sans en dire un mot, sans bouger d'un poil ?
Pourquoi les regarderais-je encore et encore prendre leurs vains chemins comme autant de courses perdues d'avance, entrainant leurs frères de proches en proches pour des avenirs pliés vers de sombres ornières ?
Pourquoi me glisserais-je encore et encore dans leurs fatras de branches sèches comme mille morts en marche, dans leurs gémissements incessants et réclamés, leurs bruits de misères où d'ombres en ombres leurs grincements et leurs bruits élevés en nombres tueurs singent à l'existence des grimaces appelées vie parce que ça bouge.

Elles sont grandes les terres nouvelles du savoir.
Elles portent en elles les possibles de demains qu'il appartient à chacun, à chaque participant de façonner, goutte après goutte, jour après jour.

J'ai mal.


J'ai mal en ce ciel où les courants sont solitudes de toi, où les
Je brûle.
J'ai mal ton sourire et tes mots sans tenue.
J'ai mal ton esprit plombé aux dorures des palais de verre.

Ecoute !
Ecoute mon chant derrière ces cieux fermés où peinent tes pas !
Ecoute mon vol autour de cette planque alu où meurent tes rêves de toi.
Ecoute comme je tourne, et encore, ma plume sillage là où s'éteignent tes mots.



Qui es-tu pour m'avoir assassiné parole sans me nommer ?
Sans m'appeler à me dire à la barre où se posa jugement ?
Sans même me fermer les yeux à la salve de vos voeux en communes.silencieuses ?

Tu es la Bête Noire des Ecrits Annonciateurs de l'Apocalypse.
Tu es pour l'instant cette chose immonde au Nombre Maudit dont on ne se demande qu'avec écart, de peur d'y perdre son coeur et son âme, quels Dieux de Fureurs ou de Paix les accueilleront et en quels Lieux.

Alors forcément, du coup, je me retrouve à ta face comme qui dirait l'Antéchrist° hein ? tu vois bien que ce n'est pas toujours facile d'être prophète de nos jours et par les temps qui courent. Si je m'en serais bien passé, de là à me crever les yeux dans l'espoir de perdre ma lucidité éou ma raison, il n'y a peut-être qu'un pas ou deux ou... que je n'ai nulle envie de faire ta danse aux cha tcha tchac/

où tu ne crois en rien, pas même en toi, isolée de misère dans la masse des troupeaux cois.

D'ici, on dirait villes en nuit,  mille lumières clignotent sans bouger vanités figées.
Nul trait nul flux n'en grave par chemin la morne intensité des viscosités de fanges vêtues,
les bocaux bien rangés, bien gardés, incapables de parole de l'un à l'autre,
bouteilles brillances d'errances et perdues dans l'océan des feux.

Là-bas, un tombeau, un puits, une source,
repère de mon passage,
& de tes armes.

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